L’intention était louable. Une chorale d’enfants sur la pelouse du Stade de France entonnant en chœur les hymnes des deux nations ouvrant le bal de la Coupe du monde en France. Dans les faits, l’interprétation de La Marseillaise, vendredi 8 septembre, quelques minutes avant le coup d’envoi du Mondial entre la France et la Nouvelle-Zélande (27-13) a plutôt tenu du couac.
Entre les enfants chantant en canon, le stade voulant se joindre à la fête sans parvenir à les suivre et les joueurs peinant à tenir le rythme, l’hymne français a davantage tenu de la cacophonie que du moment de communion. « La Marseillaise la plus pourrie de l’histoire », a tancé l’ancien joueur de tennis tricolore Julien Benneteau sur X (ex-Twitter).
Et la question ne s’est pas bornée à l’hymne composé par Rouget de Lisle. Tout au long du premier week-end du Mondial en France, les voix se sont élevées contre celles des enfants qui chantaient les hymnes des vingt pays en lice (parfois en direct, souvent enregistrés).
Au-delà des arrangements en canon et harmonies, magnifiques à l’écoute mais guère adaptés lorsque plusieurs dizaines de milliers de supporteurs renforcent la chorale, l’abysse entre la tonalité guerrière de la majorité des hymnes et les voix cristallines les interprétant était criant. « Pour l’amour de Dieu, rendez à tout le monde ses hymnes nationaux. Ça tue l’avant-match », a imploré l’ex-arrière irlandais Rob Kearney sur X, résumant le sentiment général.
Leurs voix ont été entendues. Selon l’Equipe et l’Agence France-Presse (AFP), les organisateurs de la compétition ont décidé, mardi 12 septembre, de laisser aux fédérations le choix entre une nouvelle version des hymnes, allégée mais toujours chantée par des enfants, ou une version classique. « France 2023 essaie de trouver une solution intermédiaire mais en l’état, La Marseillaise en canon, ce n’était pas idéal et ça a fait une cacophonie qui n’était pas adaptée, a assuré à l’AFP une source proche des instances du rugby. Ils essaient de trouver une solution, sachant qu’il y a eu des hymnes où ça s’est très bien passé. »
La « mêlée des chœurs »
Des échanges entre World rugby (l’instance qui gère le rugby mondial), le comité d’organisation ainsi que la ministre française des sports, Amélie Oudéa-Castéra, ont permis d’aboutir à ce compromis : les canons prennent fin, et les fédérations choisissent entre un hymne « classique » – que l’on imagine musical – et la version réarrangée. « Il faut trouver un équilibre entre des hymnes chantés avec la force du rugby et ne pas désespérer des gamins qui ont travaillé dur sur le sujet », précise une source proche des instances du rugby à l’AFP.
Car la « mêlée des chœurs », nom du projet impliquant les chorales d’enfants, n’en est pas à son premier couac. Porté par Claude Atcher, l’ancien directeur général du Groupement d’intérêt public (GIP) France 2023 révoqué pour faute grave il y a un an, le projet prévoyait initialement de faire interpréter tous les hymnes de la compétition (quarante-huit rencontres, donc) par une chorale.
Plus de 300 enfants, répartis en vingt-six chœurs, ont répété dans cette optique avant d’apprendre, début mars, que l’entreprise était réduite à sa portion congrue : en raison d’impossibilités logistiques – notamment en termes de sonorisation –, seuls les stades de Saint-Denis et Marseille ont conservé les chorales, quand les sept autres enceintes du Mondial voyaient diffusées les hymnes enregistrés par les enfants dans leurs haut-parleurs.
Si les versions initiales avaient été validées par chaque fédération concernée, ces chœurs sont désormais bridés – et soumis à une deuxième validation. Et dès jeudi 14 septembre, le XV de France devrait retrouver une Marseillaise entonnée en chœur par ses supporteurs, dans le stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq (Nord). Pour autant, organisation différente oblige, il y a peu de chances que l’on renoue avec l’une des réussites de la Fédération française de rugby (FFR) en termes d’ambiance : le choix, depuis la fin de la période Covid-19 en 2021, d’éteindre la sono en cours de route, pour laisser le stade achever l’hymne a cappella.
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