Un ace à 227 kilomètres-heure. Un autre à 240 kilomètres-heure. Un service gagnant à 209 kilomètres-heure. Et un nouvel ace à 240 kilomètres-heure. Au milieu du troisième set de son quatrième tour à l’US Open, Ben Shelton (47ᵉ mondial) a affolé le radar du court Arthur-Ashe, lors d’un jeu expédié en à peine une minute.
« C’est cool, mais ce n’est pas si bon pour mon tennis, tempérait l’Américain après le match. La preuve, j’ai été breaké deux fois d’affilée après ce jeu-là. Frapper de plus en plus fort, chasser le record [détenu par John Isner, qui avait servi à 253 kilomètres-heure lors d’une rencontre de Coupe Davis en 2016], ça peut brouiller mon rythme. »
Mais cela ne l’a pas empêché de prendre le meilleur sur son compatriote Tommy Paul (14ᵉ) en quatre sets (6-4, 6-3, 4-6, 6-4) et de se qualifier pour son deuxième quart de finale en Grand Chelem, en seulement cinq participations à un Majeur. Il y retrouve le numéro deux américain Frances Tiafoe (10ᵉ) dans la nuit du mardi 5 au mercredi 6 septembre – tandis qu’un peu plus tôt, le Californien Taylor Fritz (9ᵉ) défie le Serbe Novak Djokovic (2ᵉ).
Signe du renouveau du tennis américain, cela faisait dix-huit ans que le pays n’avait pas eu trois représentants à ce stade de la compétition du Grand Chelem new-yorkais. « Les Américains font partie de la culture du tennis et ça fait plaisir de voir cette jeune génération, se réjouissait l’ancienne joueuse française Camille Pin auprès du Monde avant Roland-Garros. Ils ont des joueurs sympas, qui ont une bonne attitude sur le terrain. »
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Du tennis universitaire au circuit principal
Parmi les huit joueurs dans le top 50 que comptent les Etats-Unis, Ben Shelton est peut-être le plus talentueux. Un service dévastateur, un bras gauche fulgurant, une agressivité permanente, un jeu tourné vers l’avant avec de nombreuses montées au filet : du haut de son mètre quatre-vingt-treize, le joueur athlétique de 20 ans aux muscles saillants propose un tennis aussi créatif qu’imprévisible.
Fils de Bryan Shelton, 55ᵉ mondial dans les années 1990, le natif d’Atlanta (Géorgie) n’a jeté son dévolu sur le tennis que tardivement. Enfant, il préfère le football américain à la petite balle jaune, qu’il finit par choisir vers l’âge de 12-13 ans. En 2020, alors numéro 1 américain des moins de 18 ans, il choisit de poursuivre des études en finance à l’université de Floride et de jouer pour l’équipe universitaire des Florida Gators, dirigée par son père. « Il n’était pas prêt à se lancer sur le circuit », se remémore ce dernier, qui est toujours son entraîneur, dans les colonnes de L’Equipe.
Tout s’accélère en 2022 : après avoir remporté le championnat universitaire en simple au printemps, Ben Shelton fait ses premières armes sur le circuit secondaire en atteignant ses deux premières finales en Challenger, puis remporte son premier match ATP à Atlanta. Mais c’est en août, au Masters 1000 de Cincinnati (Ohio), qu’il se révèle véritablement au grand public. Après une victoire contre l’Italien Lorenzo Sonego, il crée la sensation face au Norvégien Casper Ruud, alors 5ᵉ mondial et récent finaliste à Roland-Garros, et entre dans le top 200. « C’est une marque importante pour moi, et ça me prouve que je suis dans la bonne direction », se réjouissait-il.
Esprit de showman
Le fougueux Américain décide alors de se lancer sur le circuit professionnel tout en continuant ses études à distance. Un choix payant : il s’adjuge les trois derniers tournois Challenger américains de la saison et atteint le top 100… sans jamais avoir joué ailleurs qu’aux Etats-Unis !
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Ce n’est qu’à la fin du mois de décembre qu’il quitte le continent américain pour la première fois, direction l’Océanie. Là encore, sa patte gauche et son jeu instinctif, couplés à son esprit de showman qui se nourrit des ambiances chaudes, font des ravages qui le mènent jusqu’aux quarts de finale de l’Open d’Australie. « Honnêtement, s’il joue comme ça à chaque match, le mec est [dans le] top 10 d’ici six mois (…). S’il continue comme ça, c’est un acteur sur lequel il faudra compter », réagissait alors sa victime au troisième tour, l’Australien Alexei Popyrin (41ᵉ).
Mais de février à l’US Open, la tornade américaine n’est plus aussi percutante et ne parvient pas à remporter deux matchs consécutifs sur le circuit principal. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à montrer son enthousiasme sur le terrain. « Il faut être dans le bon état d’esprit, explique Ben Shelton à L’Equipe. Avoir le sourire aide à rendre les choses fun. Et quand je prends du plaisir, je joue mon meilleur tennis. » Si la recette n’est pas à 100 % gage de succès, elle est à nouveau payante à New-York.
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