Coco Gauff n’a rien d’une as de l’effraction et des hold-up. L’Américaine de 19 ans s’est invitée à bon droit à la table du gratin du tennis mondial depuis son éclosion, à 15 ans, sur le gazon de Wimbledon, où l’on ne badine pas avec les codes d’entrée. Mais, depuis le début de la tournée d’été outre-Atlantique, la 6e mondiale fait sauter les verrous les uns après les autres.
Après avoir soulevé le trophée, à Washington le 6 août, son premier en WTA 500, l’enfant prodige du tennis américain a triomphé dans la catégorie d’au-dessus. A Cincinnati, le 20 août, elle s’est offert son premier Masters 1000 en battant en finale la Tchèque Karolina Muchova, qu’elle retrouve vendredi 8 septembre en demi-finales de l’US Open, dernier rendez-vous du Grand Chelem de la saison.
Dans l’Ohio, pour la première fois en huit confrontations, Gauff a enfin trouvé la parade face à la numéro 1 mondiale Iga Swiatek. Elle s’est débarrassée en demi-finales de la Polonaise (7-6, 3-6, 6-4), à qui elle n’avait encore jamais pris le moindre set. Une victoire qui a en partie sonné comme un déclic. « Cela me donne de la confiance et montre que je peux rivaliser à ce niveau. Je ne la battrai peut-être pas à chaque fois désormais, mais cette victoire m’a prouvé que je pouvais le faire, a-t-elle commenté sans verser dans l’excès de confiance. Je ne pense pas être proche du plus fort potentiel de mon jeu, car il y a encore plein de choses à améliorer. » A commencer par son coup droit, là où le bât blesse le plus chez cette jeune femme du genre têtu, qui affirme depuis ses 6 ans qu’elle veut devenir la meilleure joueuse de tennis de tous les temps.
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Une remise en question
Après sa finale à Roland-Garros en 2022, celle dont la carrière est gérée par Team 8 – l’agence de management de Roger Federer et de son agent historique Tony Godsick –, n’a pas réussi à franchir le dernier palier menant au Graal, avec une succession de désillusions : quart de finale à l’US Open 2022, huitième de finale à Melbourne fin janvier, de nouveau quart sur la terre battue parisienne au printemps, avant une défaite d’entrée à Wimbledon, en juillet.
Piquée dans son orgueil, Gauff s’est remise en question en opérant des changements dans son équipe. L’Espagnol Pere Riba est arrivé fin juin à ses côtés. Fin juillet, elle a ensuite fait appel à un visage familier du circuit en la personne de Brad Gilbert, ancien entraîneur d’Andre Agassi et d’Andy Roddick, dernier représentant (masculin) de la bannière étoilée à avoir triomphé dans un Majeur. C’était à l’US Open en 2003.
Il y a vingt ans, Roddick l’avait lui aussi engagé au cours de l’été. Leur collaboration avait aussitôt été fructueuse avec un triplé Montréal-Cincinnati-US Open, puis la place de numéro 1 mondial en fin de saison. « J’ai eu des offres ces dernières années, mais je cherchais le bon joueur ou la bonne joueuse. Je considérais sérieusement l’idée d’entraîner à nouveau, mais j’envisageais avant tout [de le faire auprès d’]un ou une jeune Américain(e) », a expliqué, le 1er septembre, sur le site de l’US Open le coach de 62 ans sorti de sa retraite, connu pour son best-seller Winning Ugly (« gagner moche », en français), publié en 1994.
Des comparaisons avec Serena Williams
Depuis que Brad Gilbert est à son chevet, Gauff semble avoir passé un cap, elle qui jusque-là ne s’était imposée que sur des tournois WTA 250 (Linz, Parme, Auckland). « Ce n’est pas tellement le contenu du discours qu’on me fait passer qui a changé, c’est plus la façon dont il m’est délivré. Et l’entendre de sa bouche m’aide beaucoup », dit la 6e mondiale, qui a remporté 14 de ses 15 derniers matchs (série en cours). Mardi 5 septembre, en à peine une heure, poussée par les quelque 20 000 supporteurs américains du vertigineux court Arthur-Ashe, l’Américaine a écrasé la Lettonne Jelena Ostapenko (tombeuse de Swiatek en huitièmes) en deux sets 6-0, 6-2, avec une première manche expédiée en vingt minutes.
Gauff s’est ainsi offert sa première demi-finale à New York (sa deuxième en Grand Chelem), marchant sur les traces de Serena Williams, dernière teenager américaine à s’être invitée dans le dernier carré. Depuis le début de sa carrière, la cadette ne peut éviter la comparaison avec sa glorieuse aînée, retraitée depuis douze mois. « Nous sommes toutes deux des joueuses de tennis noires américaines, qui ont grandi dans la même région, qui ont été coachées par leur père… Cela ne me gêne pas que les gens nous associent. De toute façon, devenir la prochaine Serena est impossible. Personne ne sera jamais Serena, même en gagnant 23 tournois du Grand Chelem. Je vais juste être moi », insistait Gauff, le 25 août, dans un entretien à L’Equipe magazine.
Il y a fort à parier que la comparaison serait à nouveau sur toutes les lèvres si elle venait à triompher samedi en finale de l’US Open.
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