Où pouvait-on voir ce week-end tout à la fois un bovin appelé Chewbacca, Emile et Images, des champions olympiques d’aviron, la Pat’Patrouille, quelques Poilus et même un veau amateur de breakdance ? A la Foire de Verdun, pardi !
Au-delà des clichés, la 42e Foire nationale de Verdun, qui se tenait du 14 au 18 septembre – dates ô combien symboliques pour cette région marquée par la première guerre mondiale – avait pour slogan : « La Meuse vous déclare sa flamme », créant un curieux mélange des genres.
La Foire reste un événement essentiellement agricole mais le département de la Meuse propose chaque année un thème différent. Après le centenaire de la guerre (en 2014), la mise en avant de l’Internet très haut débit (2017) ou des services départementaux (2021), les Jeux olympiques (JO) se sont imposés dans ce département et cette ville labellisés « Terre de Jeux » qui accueilleront la flamme olympique en 2024.
« C’est un événement majeur pour la Meuse, avec plus de 40 000 visiteurs chaque année. Alors si chaque Meusien ne pourra pas aller aux Jeux, on veut déjà faire briller la flamme dans ses yeux », s’enthousiasmait Véronique Chodorge, chargée de piloter l’espace Meuse au sein de la Foire. « Ils venaient voir des meumeus, ils auront vu des athlètes », résumait pour sa part Thomas Furdin, responsable du service Jeunesse et sports de la Meuse.
Et c’est comme ça que Tacos, beau veau de 10 mois de la ferme du Vallon, s’est retrouvé mêlé au public d’une démonstration de breakdance, nouvelle discipline olympique. Ou encore que le stand de la grosse coopérative agricole EMC2 – un des rares parmi les 400 exposants à avoir joué le jeu – a défendu l’agriculture comme « un sport complet ». Sans oublier les concours départementaux de la plus belle pièce en pain décorée ou en nougatine qui ont pris pour thème… les JO 2024, ou la présence sonore et visible du SAV rugby.
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« Un lieu ouvert, où chacun puisse pratiquer immédiatement »
L’essentiel de la thématique a cependant été porté par le département et ses partenaires qui ont monté entre les espaces élevage, artisanat d’art, métiers de la défense et fête foraine, un « village Meuse, Terre de Jeux 2024 ». Ils ont repris l’identité visuelle du label, notamment les couleurs bleu et corail, et le principe du « design actif », qui vise à encourager la mobilité et l’activité physique par l’aménagement de l’espace.
Une piste d’athlétisme colorée, des terrains de badminton ou de basket, une zone ping-pong, ou encore une mini-piste de BMX ont ainsi été tracés au sol avec de la peinture écologique, prévue pour tenir trois semaines. « On s’est renseigné auprès de Terre de Jeux mais personne ne savait faire une installation temporaire, explique Thomas Furdin. On a dû se débrouiller nous-mêmes, avec une société de Strasbourg, Au 32, et les agents des routes qui étaient ravis de participer au projet. »
« Globalement, le visiteur lambda va voir les animaux, mange une glace et s’en va, ajoute-t-il. On a donc essayé de les capter en faisant un lieu ouvert, où chacun puisse pratiquer immédiatement. » Pari plutôt réussi à en voir les nombreux enfants qui ont participé aux activités. Tout autour de l’Hexadome central et jusque sur le plan d’eau du Pré-l’Evêque, l’Ufolep (Union française des œuvres laïques d’éducation physique), les associations sportives locales ou les volontaires de la Team Meuse 2024, pilotés par le comité départemental olympique et sportif, ont encadré des initiations au golf, au tir à l’arc, à l’escalade ou encore à la navigation.
Sports olympiques et paralympiques sont volontairement associés. Sur le petit terrain de basket, les filles du BCV Verdun passent ainsi très naturellement d’une démonstration de 3×3 aux fauteuils de handi-basket. Leur seul souci : savoir si la peinture part au lavage. Car la pluie s’est mêlée aux festivités, privant les amateurs de BMX d’acrobaties pendant quelques instants – la piste étant devenue trop glissante –, et barbouillant de la tête aux pieds les jeunes joueurs de basket d’un mélange violacé de peinture un peu trop éphémère.
« Toi, tu as peint ta fresque, nous, on a peint tout le monde ! », plaisante Christine Habart, présidente du comité Meuse de basket-ball en s’adressant à la street-artiste Elka. Celle-ci bâche et débâche son œuvre participative au gré des averses. On y devine les portraits de deux champions de breakdance, Dany Dann et Carlota Dudek, représentatifs de la culture urbaine mise en avant par la ville de Verdun.
« Les JO et le sport, ça ne nous intéresse pas »
Pour avoir « une vision du sport à 360 degrés » et tous les aspects ne pouvant se démontrer par la pratique, des conférences ont été organisées chaque jour sous l’Hexadome. Le succès n’a pas été au rendez-vous pour le sport santé, les bienfaits pour les enfants ou même le sport adapté, malgré la présence de deux espoirs meusiens de paranatation, Logan Marchand et Jackson Demestre.
Les rameurs du Cercle nautique verdunois ont attiré plus de monde, grâce à la venue des médaillés olympiques Germain Chardin et Benjamin Rondeau mais aussi d’Esteban Catoul, Etienne Juillet ou Théophile Onfroy, qui seraient les seuls Meusiens à pouvoir se qualifier pour les JO de Paris.
Plus ludique, une grande carte de la Meuse (recyclée de la thématique de l’an dernier) posée au sol permet de placer des piquets surmontés d’une flamme en impression 3D sur les villes où la flamme olympique passera. « Nous n’avons pas de remarques négatives sur le choix du tracé, note M. Furdin, mais globalement il faut reconnaître que les gens s’en fichent un peu. »
Ce n’est pas Jennifer, venue en famille à la Foire, qui le contredira : « La flamme, on en a entendu parler, avec tout l’argent que ça coûte, mais les JO et le sport, ça ne nous intéresse pas. On est venus ici parce que les enfants adorent les tracteurs et les animaux. »
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Il reste encore neuf mois au département pour relever le défi de rassembler un maximum de Meusiens le 29 juin 2024 autour du passage de la flamme olympique.
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