On peut changer une équipe qui gagne. Moins d’une semaine après avoir remporté le « bras de fer » inaugural de la Coupe du monde de rugby face aux Neo-Zélandais (27-13), Fabien Galthié a choisi d’aligner une formation largement remaniée à l’heure d’affronter l’Uruguay, jeudi 14 septembre (21 heures, sur TF1), à Villeneuve-d’Ascq (Nord).
Seuls trois des titulaires de la rencontre face aux All Blacks sont réalignés, et tous les cadres – du capitaine Antoine Dupont au troisième-ligne Charles Ollivon, en passant par l’ailier Damian Penaud – ont été mis au repos. Pour autant, le XV mené par le revenant Anthony Jelonch – nommé capitaine pour son retour, moins de sept mois après avoir subi une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche – constitue « la meilleure équipe de France du moment » pour ce deuxième match du Mondial, estime le sélectionneur français.
Fabien Galthié le sait, la richesse du vivier tricolore est l’un des piliers du succès de son équipe. En quatre ans et quarante rencontres dirigées, lui et son staff ont fait appel à plus de 80 joueurs. Et, plus encore que son icône, Antoine Dupont, ou les étoiles Grégory Alldritt ou Gaël Fickou – parmi les meilleurs au monde à leur poste –, les autres nations envient au rugby français sa pépinière. « L’atout numéro un [de l’équipe de France], c’est la profondeur d’effectif, estime aussi l’ancien entraîneur de Castres Pierre-Henry Broncan, interrogé par TF1, début septembre. L’immensité du réservoir est impressionnante. »
Désormais membre du staff australien d’Eddie Jones, le technicien français a constaté que sur l’île-continent on admire le Top 14, « un championnat énorme (…), qui permet aux jeunes Français de jouer de plus en plus tôt et d’acquérir beaucoup d’expérience ».
Les jeunes barrés par des joueurs plus capés
Si plusieurs évolutions ont permis à l’Ovalie tricolore de sortir de l’ornière dans laquelle elle semblait embourbée, l’une d’elles a constitué une bascule : l’instauration dans les clubs professionnels d’un quota obligatoire de joueurs issus de la filière de formation hexagonale (JIFF). Quatre lettres pour une révolution. « C’est un élément fondamental dans le fait qu’aujourd’hui l’équipe de France soit compétitive et fasse partie des favoris pour gagner cette Coupe du monde », assure l’ancien joueur Jean-Marc Lhermet, désormais vice-président délégué au haut niveau et à l’arbitrage de la Fédération française de rugby (FFR).
Au tournant des années 2010, le rugby français traverse un paradoxe. Si le championnat de France est florissant, le staff des Bleus est confronté à un trou générationnel. Et les deux faits sont liés. « On était en train de devenir l’équivalent de la Premier League anglaise de football, un championnat extrêmement lucratif, l’un des meilleurs du monde, mais où la possibilité de faire émerger des joueurs français était limitée par l’afflux de joueurs étrangers », résume Thomas Lombard, le directeur général du Stade français. Barrés par des éléments plus capés et venus du monde entier, les jeunes Tricolores n’étaient pas en mesure de faire leurs gammes. Conséquence directe : le nombre de joueurs ayant le potentiel pour être sélectionnés en équipe de France diminuait. « C’est à cela qu’il a fallu remédier, et la mise en place des JIFF a eu un effet remarquable », salue Thomas Lombard.
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