Le passé judiciaire de Bastien Chalureau refait surface. Le deuxième-ligne de Montpellier, appelé vendredi 1er septembre en équipe de France pour remplacer son coéquipier en club Paul Willemse, blessé, est au cœur d’une polémique liée à une condamnation pour des violences à caractère raciste remontant à 2020.
Bastien Chalureau, 31 ans, a été condamné cette année-là par le tribunal correctionnel de Toulouse à six mois de prison avec sursis pour des « faits de violence avec la circonstance que ces derniers ont été commis en raison de la race ou de l’ethnie de la victime ». Il affirme avoir fait appel de ce jugement.
La ministre des sports, Amélie Oudéa-Castera, a estimé dimanche que, « dans l’attente de la décision de justice définitive, chacun doit laisser la justice faire sereinement son travail, dans le respect de la présomption d’innocence ».
« La ministre a pu s’entretenir avec Florian Grill, président de la Fédération française de rugby, et avec Raphaël Ibanez, manager général des Bleus, qui lui a confirmé qu’un échange avait pu avoir lieu sur le sujet entre Bastien Chalureau et le staff du XV de France », ajoute un communiqué du ministère transmis à l’Agence France-Presse.
« La ministre a pu s’assurer à cette occasion que le joueur, qui a fait appel de sa condamnation en première instance, maintient sa version des faits et nie toujours formellement avoir tenu des propos racistes, raison pour laquelle il a procédé à cet appel. »
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Agression après une soirée
Interrogé en conférence de presse à ce sujet dimanche, le capitaine des Bleus, Antoine Dupont, a affirmé que le « groupe n’était pas affecté » par la polémique et que Bastien Chalureau avait « toujours eu une attitude exemplaire, sur et en dehors du terrain ».
Quant au sélectionneur Fabien Galthié, après avoir rappelé que « le racisme n’avait pas sa place dans l’équipe », il a lâché, interrogé sur le fait de savoir si le XV de France avait été touché par l’affaire : « Une Coupe du monde, ce n’est pas pour les mauviettes. »
Les faits remontent à fin janvier 2020, lorsque Chalureau est accusé par deux anciens joueurs de rugby de les avoir agressés après une soirée à Toulouse.
« On allait descendre dans le parking Jean-Jaurès. J’ai entendu une personne qui criait “ça va les bougnoules ?” Je me suis retourné et j’ai aperçu un gars costaud (…) Il continuait sans cesse ses insultes racistes. J’ai voulu me retourner et il m’a décroché un coup de poing de toutes ses forces dans la mâchoire », avait raconté l’un d’eux, Yannick Larguet, dans les colonnes du quotidien régional La Dépêche du Midi.
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Mais depuis que le joueur du Montpellier Hérault rugby a été appelé dans le groupe des trente-trois Bleus qui s’apprêtent à démarrer la Coupe du monde face à la Nouvelle-Zélande vendredi, ce passé judiciaire est remis sur le devant de la scène par plusieurs personnalités de gauche.
Valeurs républicaines
« La première des choses aurait été que Fabien Galthié ne l’appelle pas en équipe de France. D’ailleurs, avec mon collègue député François Piquemal [député La France insoumise de Haute-Garonne], nous allons saisir la ministre des sports dès demain pour qu’elle intervienne et qu’elle demande à l’équipe de France de ne pas le sélectionner », a déclaré l’élu LFI Thomas Portes au micro de RMC dimanche.
La ministre des sports a affirmé pour sa part « qu’être sélectionné en équipe de France, c’est représenter les valeurs républicaines d’égalité et de fraternité, donc se comporter en conséquence et notamment combattre toutes les formes de violences et de discriminations et la ministre sait l’attachement du sélectionneur, des joueurs et de la Fédération à ces principes ».
Né près de Cazères-sur-Garonne (Haute-Garonne), où il a commencé à jouer au rugby, Chalureau jouait au moment de l’agression au Stade toulousain, son club formateur, qu’il avait retrouvé la saison précédente, après des passages à Perpignan et Nevers.
A la suite de la rixe, il est mis à pied par le Stade toulousain et recruté par Montpellier où il confirme les espoirs placés en lui lors de sa jeunesse, enchaînant les matchs et conquérant son premier titre, le Challenge européen, en juin 2021. Il devient ensuite l’un des artisans du sacre en Top 14 de Montpellier en 2022 avec qui il soulève son premier Bouclier de Brennus.
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