Tout le monde n’avait pas fini de digérer l’entrée en matière de la veille. Samedi 9 septembre, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), dans un Stade de France une nouvelle fois plein et baigné par le soleil, les équipes avaient beau avoir changé sur la pelouse, certains restaient fixés sur l’affrontement remporté par les Bleus face aux All Blacks (27-13). La première période entre l’Australie et la Georgie ne s’était pas achevée que La Marseillaise avait retenti deux fois dans l’enceinte. Pour leur entrée en lice dans la compétition, les Wallabies ont pris le meilleur sur les Georgiens (35-15), décrochant leur premier succès depuis qu’Eddie Jones les entraîne à nouveau.
« Qu’est-ce qui nous empêche de rêver ? », interrogeait le troisième ligne Beka Gorgadze, cité par Midi olympique. Cadre de la sélection géorgienne, le joueur de la Section paloise (Top 14) mettait en avant « cette effervescence, cette dynamique » qui entoure les Lelos depuis plusieurs années. Equipe en pleine progression, qui épingle à intervalle régulier des nations du « tier 1 » (les dix meilleurs pays au classement de World Rugby) à son tableau de chasse, comme le Pays de Galles et l’Italie en 2022, la Géorgie s’avançait avec ambition face à des Wallabies dans le doute.
Ils ne le sont pas restés longtemps. Comme la veille, il ne s’était pas écoulé trois minutes qu’une nation du Pacifique Sud inscrivait un essai sur la pelouse du Stade de France. Le centre Jordan Petaia achevant de manière aérienne un enchaînement de ses avants. De quoi lancer idéalement les doubles champions du monde (1991 et 1999), d’autant qu’un autre essai a suivi sept minutes plus tard, lui aussi sur une pirouette, de Mark Nawaqanitawase – déjà marqueur sur cette pelouse il y a quinze jours face aux Bleus.
Moins bruyant que vendredi, équipe de France oblige, mais enthousiaste à l’heure de faire rebondir une « ola » de longues minutes durant autour de la pelouse, le public du Stade de France a vu les Géorgiens tenter de réagir, souvent de manière brouillonne.
La Géorgie encore tendre
Interrogé dans la semaine sur les joueurs géorgiens évoluant en France, le capitaine des Wallabies, Will Skelton, citait le Lyonnais Davit Niniashvili. « Très dynamique à l’arrière, il est très dangereux », disait-il. Mais le deuxième-ligne rochelais s’attendait à affronter « une équipe qui, historiquement, met beaucoup l’accent sur les phases statiques, la mêlée et les mauls ». Le public aussi : largement acquise à la cause des joueurs du Caucase, les tribunes dyonisiennes ne se sont jamais autant enthousiasmées que lors des ballons portés des Lelos.
Si elle a trouvé la faille juste après la pause, par le troisième-ligne Luka Ivanishvili, la Géorgie reste encore tendre. A l’image du carton jaune reçu par l’ailier Mirian Modebadze en fin de première période, pour avoir empêché un Australien de jouer en vitesse, quelques secondes après avoir été pénalisé, ou de cette percée de Davit Niniashvili en milieu de seconde période. Après avoir pris à revers bon nombre de défenseurs australiens et fait se lever le stade, le virevoltant Lyonnais a envoyé une passe arrière aléatoire, retombant dans les mains australiennes. A ce niveau, ça ne pardonne pas, et Ben Donaldson ne s’est pas fait prier pour aller inscrire le troisième essai des siens. L’arrière australien a même inscrit un doublé en fin de rencontre, parachevant le succès des siens.
Plus offensifs en seconde période, et maladroits à plusieurs reprises à l’heure d’aller aplatir, les Géorgiens ont été récompensés pour leurs efforts en toute fin de match, le pilier remplaçant Beka Gigashvili couronnant un ultime ballon porté. De quoi adoucir la note finale.
Habitué à vivre dans une réalité à part, le sélectionneur australien, Eddie Jones, a peut-être réussi à embarquer son jeune groupe dans son aventure. Répétant à longueur de semaines, en dépit des résultats négatifs, sa foi en la destinée brillante de son équipe, l’expérimenté technicien a décroché, neuf mois après sa nomination, sa première victoire avec les Wallabies.
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« On n’est pas là pour se traîner péniblement hors de notre poule. Pour tous les Australiens, réussir la Coupe du monde, c’est la remporter », assumait le demi de mêlée australien Tate McDermott cette semaine. S’ils ont effacé sans coup férir l’obstacle géorgien, ils n’en sont pas encore là. Les Fidji puis le Pays de Galles s’avancent pour leur faire concurrence dans un groupe D incertain. Quant aux Géorgiens, cette première défaite dans le Mondial ne les condamne en rien à cesser de rêver. Mais ils devront augmenter leur niveau s’ils veulent rivaliser avec le reste du groupe.
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