octubre 5, 2024

le sport français est-il encore capable d’être à l’heure olympique ?

Un été en pente raide pour le sport français. Après le fiasco de l’athlétisme aux Mondiaux de Budapest (du 19 au 27 août), le basket tricolore n’a pu éviter la Bérézina lors de la Coupe du monde, à Djakarta. Si cet échec des vice-champions olympiques en titre peut relever de la fausse route sur une trajectoire supposée les mener jusqu’à la finale olympique à l’été 2024 à Paris, la faillite des athlètes français est, elle, structurelle. La médaille d’argent obtenue in extremis par le relais 4 × 400 m a certes sauvé d’un zéro pointé, qui aurait été du plus mauvais effet à un an de Jeux. Elle ne masque cependant pas l’étendue du désert dans lequel se trouve l’athlétisme tricolore depuis le miracle – ou le mirage – de Rio 2016 et ses six médailles.

« Trou générationnel » pour certains, manque d’attrait pour la discipline chez les jeunes selon d’autres… les raisons sont multiples, mais un constat s’impose : la France est un nain de l’athlétisme, sport roi des Jeux devenu de plus en plus mondialisé. Dire cela n’est pas faire injure à Alice Finot (5e en steeple), Jimmy Gressier et Yann Schrub (9es sur 5 000 m et 10 000 m) ou encore Thibaut Collet (5e à la perche), qui, sans monter sur le podium, ont su se transcender sur les bords du Danube.

Les souvenirs des Mondiaux 2003 à Saint-Denis, l’âge d’or des pointes françaises (huit médailles dont trois titres), ne suffisent pas pour se persuader que l’effet de Jeux à domicile gonflera les résultats dans un an. Amélie Oudéa-Castéra n’a pas tardé pour convoquer la direction de l’athlétisme français au ministère des sports. Aucune mesure radicale n’a été prise au cours de cette réunion « tonique » pour inverser le lent mais inexorable déclassement de la France.

Dépassement de soi

L’athlétisme n’est pas le seul mauvais élève de cet été. L’escrime, habituelle première de la classe, a glané en juillet aux Mondiaux, à Milan, six médailles, soit deux de moins qu’au Caire un an plus tôt – mais surtout une seule en or, contre quatre il y a un an. L’équipe de France de cyclisme sur piste a été incapable de décrocher le moindre titre aux Mondiaux à Glasgow, début août, alors qu’elle avait joué les premiers rôles à domicile fin 2022, avec trois médailles d’or. Et que dire du para-athlétisme auteur d’un triste bilan (quatre médailles de bronze) aux championnats du monde, à Paris début juillet…

Certes, le tableau doit être nuancé avec le triplé historique des Bleus aux Mondiaux de BMX ou encore l’or de Pauline Ferrand-Prévôt et l’argent de Loana Lecomte en VTT. Et puis la France ne règne-t-elle pas sur les sports collectifs ? Oui, mais l’excellence sportive ne se transmet pas ; il sera difficile à la délégation tricolore de rééditer la moisson de titres olympiques (dix) réalisée à Tokyo il y a deux ans.

Il vous reste 26.6% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.